Chose promise, chose due ! C'est sympa de poster des photos en gros plan de mes plantes préférées, mais puisque certains d'entre vous se demandent – à juste titre ! – à quoi ressemble mon jardin dans sa globalité, je vais reprendre son histoire depuis le début.
J'ai emménagé il y a bientôt cinq ans dans une maison de ville quimpéroise, qui est dotée d'un jardin d'une superficie époustouflante de 170 m². Les anciens propriétaires devaient apprécier le jardinage ; ils y avaient planté beaucoup de jolis arbustes et de rosiers, en suivant une disposition assez symétrique dans l'esprit d'un jardin à la française. Le terrain a donc une forme plus ou moins carrée, et il était à l'époque coupé en deux par une large allée de sable compacté qui séparait deux plates-bandes engazonnées et bordées de rosiers, dont un pommier marquait chaque extrémité.
Quand j'ai déménagé, je n'ai pas pu me résoudre à laisser mes plantes derrière moi ; j'en ai donc récupéré le plus possible, que j'ai partiellement replantées comme j'ai pu dans ce tout petit jardin. Celles qui étaient restées en pot chez ma mère sont pour la plupart décédées à la suite des fortes chaleurs de cet été-là, et un an plus tard, entre les anciens végétaux et ceux que j'avais réussi à planter avant que la canicule ne décime leurs petits potes, le jardin commençait à ressembler à un joyeux foutoir.
Et pour ne rien gâcher, beaucoup de mes vivaces se sont fait ratiboiser par une armée de gastéropodes voraces, qui a déferlé sur mes plantes telle la Wehmarcht sur l'Europe en 1940. Aujourd'hui, il ne me reste plus qu'un seul hosta sur la trentaine de spécimens que j'avais rapportés ; plus d'astrances, plus de dahlias ; adieu aussi asters et épimédiums, qui n'ont pas résisté à la horde bien déterminée à éradiquer mes tendres végétaux. Où que l'on aille dans le jardin, on trouvait ces odieux mollusques sournoisement tapis sous une feuille, aux aguets sur une branche ou un tronc, voire carrément en grappe dans les anfractuosités des murs ou sous le rebord des fenêtres.
Ces déboires ont fini de doucher ma motivation au jardin. Fatiguée par la rénovation de ma maison (et là, l'avant-après est autrement plus impressionnant !), découragée par les insatiables gastéropodes, j'ai laissé mon jardin à l'abandon pendant deux longues années. Jusqu'au jour où, voulant profiter du soleil sur ma terrasse, j'ai dû tailler un deutzia dont les proportions devenaient carrément dantesques, du moins compte tenu de la taille du jardin. Et l'espace que cela a libéré m'a donné un élan insoupçonné. Prise d'une frénésie destructrice, je me suis attaquée au forsythia voisin, puis au weigelia que je trouvais mal placé, et j'ai fini par littéralement tout décimer.
J'ai acheté une bineuse électrique, défoncé les deux plates-bandes surélevées et l'allée en sable, puis fait sauter à la pioche toute la moitié gauche de la terrasse qui longeait à l'époque la maison sur toute sa longueur (pour une terrasse, le côté long et fin, ça ne sert franchement à rien). J'ai dessiné à la place un massif aux lignes ondulées...
... et entassé toutes mes plantes au fond du jardin en attendant.
Puisqu'il eût été dommage de s'arrêter en si bon chemin, j'ai aussi tracé un autre massif le long du grillage qui sépare mon jardin de celui des voisins, créé une sorte d'îlot de verdure plus ou moins au milieu du gazon, dessiné un autre massif autour du pommier de droite et installé une balançoire pour mes filles.
Quelques mois plus tard, l'une de mes voisines a fait venir un élagueur chez elle ; ni une ni deux, j'ai sauté sur l'occasion pour lui demander d'abattre le pommier de gauche, qui donnait depuis quelque temps des signes de faiblesse. Cela a libéré un « vaste » espace où mon cerveau enflammé n'a pas tarder à imaginer l'un de mes plus grands fantasmes de jardinière : un bassin avec une cascade.
Et ce rêve s'est concrétisé il y a pile poil un an, juste à temps avant le confinement : j'ai donc pu passer les quelques mois suivants au soleil à faire des barbecues avec mes filles en me laissant bercer par le doux clapotis de l'eau. (Pour conserver le caractère idyllique de ce tableau, c'est à dessein que je passe sur les effets désastreux de cette glandouille en plein air sur ma consommation de cigarettes et de café.)
Voici donc une vue d'ensemble du jardin depuis ma terrasse en ce printemps 2020. Le massif de droite, dont la courbe était bien moche, a été redessiné, même si ça n'est pas flagrant sur la photo.
Repos et café frappé bien mérités pour la jardinière !
Un bassin ds un si petit espace et si bien fait en plus. La difference est impressionnante. En bretagne les petits jardins en ville sont tres courants; ma soeur habite Lanester et elle aussi a un carré ds le meme genre; mais comme elle n'est pas jardiniere, elle a mis une grande terrasse en bois au lieu de plantes
RépondreSupprimerOui, j'ai des amis qui ont fait la même chose que ta sœur, sauf qu'entre-temps madame a été piquée par le virus du jardinage et regretterait presque sa grande terrasse en bois :D Pour le bassin, je n'ai pas beaucoup de mérite, j'ai fait appel à un paysagiste, je voulais quelque chose de propre et bien réalisé et je ne me sentais pas du tout à la hauteur de la tâche !
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